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Dans le monde de Yo & Caro
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4 juillet 2009

Potosi, la grandeur passée

Toujours en compagnie de Claire, Mathieu, Julien, Antoine et Sophie, une bonne bande de Fenchies constituée lors de notre excursion dans le Salar et le Sud-Lipez, nous avons fait notre 2ème étape bolivienne dans la ville de Potosi. C’est l’ancienne capitale et centre économique des Amériques dominées par les espagnols, l’architecture est d’ailleurs très coloniale et fait penser à une ville européenne. Les rues sont colorées et parsemées de magnifiques bâtiments dont des dizaines d’églises. Potosi est actuellement la ville de plus de 100000 habitants la plus haute du monde puisqu’elle est perchée à 4100m. Même avec une petite acclimatation, le moindre effort (ex : remonter les rues pentues de la ville) nous a semblé très difficile. La réputation et la richesse de la ville s’est construite sur le « cerro rico », une montagne qui renferme des énormes quantités de minerais (plomb, argent, zinc, étain, cuivre...), elle est exploitée depuis le XVIème siècle et continue aujourd’hui à attirer des milliers de mineurs (environ 7000 à ce jour) rêvant de fortune.

IMG_3146Nous avons pu faire une visite de la mine accompagnés d’un guide et équipés de la tête au pied (bottes, lampe électrique, pantalon et veste), nous avons alors compris pourquoi on parle de « l’enfer de Potosi ». La 1ère étape a été l’achat de cadeaux pour les mineurs, et là nous avons été surpris de pouvoir acheter en libre service au petit marché au pied de la montagne, des bâtons de dynamite, un paradis pour un apprenti terroriste. Ce qui nous a choqué dès notre entrée dans la mine, ce fut l’étroitesse des tunnels, il faut se baisser largement pour pouvoir avancer, les passages pour changer de conduits sont de simples trous approximatifs dans lesquels il faut parfois se contortionner pour passer (claustrophobes : fuyez !). L’étayage sensé retenir les éboullements est partiel et on a régulièrement vu des rondins de bois brisés. Nous marchions de temps à autre dans la boue et respirions en permanence de la poussière (apparemment chargée d’émanations toxiques) ; certaines paroies suintaient de l’arsenic (défense d’y toucher !) ; les températures selon les tunnels peuvent varier considérablement, il peut faire très chaud ou très froid ; l’altitude (4200m) rend tous les efforts insoutenables. L’ensemble de ces conditions effroyables expliquent l’espérance de vie des mineurs de seulement 45 ans, avec par exemple l’an passé 32 morts au fond de la mine (la veille de notre visite, il y a tout de même eu 2 morts). Le plus difficile est de voir travailler des enfants, le guide nous a indiqué qu’il y avait effectivement quelques enfants entre 13 et 18 ans qui travaillaient avec leur père pour apporter un complément de revenu à la famille, mais nous avons appris par d’autres sources qu’il y aurait en réalité 10% d’enfants dont certains âgés de 10 ans.

IMG_3129La vie des mineurs est rythmée par le culte du diable, introduit par les colons espagnols et passée à la moulinette de la culture indienne. Chaque semaine, les mineurs font leurs offrandes au « tio », quelques feuilles de coca, des cigarettes et des bouteilles d’alcool, le tout doit leur assurer la bienveillance du diable. Nous avons eu une démo par nos guides, et nous avons compris que ce n’était pas du folklore à leurs yeux, on nous a fortement recommandé de boire la gorgée d’alcool (à 96°) obligatoire à la fin de l’offrande. Nous avons pu discuter avec 2 mineurs et leur avons offert quelques présents (feuilles de coca, sodas et dynamite !), ils nous ont remerciés en nous offrant (encore) de l’alcool à 96° (immonde), cette fois-ci coupé à l’eau (heureusement). Nous sommes ressortis de cette visite complètement exténués et ébahis par ce que nous avions vécus.

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Commentaires
A
Vos photos sont de plus en plus belles et les paysages de la bolovie m'ont concquis! Les couleurs sont magnifiques. <br /> En revanche je vous laisse expérimenter les mines, ambiance clostro je m'abstiens.<br /> biz amandine
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