Magique Ile de Pâques
L’Ile de Pâques reste un fantasme pour bon nombre de voyageurs tant elle est inaccessible (plus de 3800km des premières terres habitées) et pourtant si connue pour ses statues énigmatiques connues localement sous le nom de Moais. Nous ne faisions pas exception et nous sommes arrivés dans l’aéroport minuscule de Hanga Roa (seule ville sur l’île) sans véritablement savoir à quoi nous attendre.
Première surprise, notre avion ne ressemblait pas du tout à un petit coucou, mais il s’agissait plutôt d’un gros porteur moderne pratiquement plein avec près de 200 personnes à son bord. La foule de locaux se pressant à la sortie de l’aéroport pour proposer taxi et hébergement nous a fait craindre que nous ne serions pas seuls pendant les 4 prochains jours, d’autant plus que l’île est petite, pas plus de 20km sur 12km. La suite dissipera nos craintes.
L’entrée dans Hanga Roa nous a également surpris, il s’agit d’une petite ville de 4500 habitants très étalée, avec une végétation aux accents tropicaux et des maisons simples faites de tôle qui rappellent que nous sommes dans une île du Pacifique finalement pas si loin de Tahiti (ok tout de même 4800km).
Pour notre 1ère demi-journée, nous sommes partis pour une marche de 10km allant du village au volcan Rano Kau durant laquelle nous avons découvert que l’île n’était pas entièrement déboisée comme nous l’imaginions, des forêts d’eucalyptus ont été partiellement reconstituées ici et là. L’arrivée en haut du volcan donne un bel aperçu de la partie sud de l’île, et surtout, d’en haut, on a pu observer le cratère dans lequel s’est formée une lagune aux couleurs étonnantes.
Pour notre 2ème jour, nous avons adopté un nouveau moyen de locomotion, le cheval, pour grimper en haut du plus haut point de l’île, le volcan Tere Vaka. Il nous a fallu 2h de chevauchée pour atteindre le sommet à travers des paysages dépourvus d’arbres et de touristes, qui ont été rendus magiques par la présence de magnifiques chevaux sauvages. Nous aurons eu quelques frayeurs après les quelques galops, après tout, ça faisait longtemps que nous n’en n’avions pas fait, d’ailleurs, les courbatures nous ont tenu un bon bout de temps (ce que Yohann ne vous dit pas c’est qu’il avait les fesses complètement brûlées par la selle !!). Cette sortie fut l’occasion de rencontrer un très sympathique chilien, Mauricio (parlant parfaitement le français), que nous reverrons plusieurs fois par la suite.
Au 3ème jour, nous avons du rassembler nos forces pour nous lancer dans une longue rando débutant sur l’une des seules plages de l’île, Anakena, et finissant à Hanga Roa. Les quelques instants passés sur Anakena nous ont donné ce petit frisson qui vous parcourt quand vous assistez à un moment magique et vous font dire : « ah, c’est beau ». C’est vrai que la plage à l’état brut est déjà très belle, mais la présence d’un alignement de moais et de chevaux sauvages jouant au bord de l’eau, a particulièrement embelli le tableau, d’autant plus que nous étions les seuls à l’observer. Ensuite les 8h de rando le long de la côte rocailleuse nous ont paru un peu longues même si nous avons apprécié la sollitude totale offerte par l’île qui reste malgré tout préservée du tourisme de masse.
Pour compléter notre visite, au 4ème jour, nous sommes partis à l’assaut de l’île en 4x4, seule véhicule autorisée pour rouler sur les routes défonçées. Mauricio s’est joint à nous pour voir le lever de soleil derrière les alignements de Ahu Tongariki. On n’a pas vraiment pu le voir car la pluie évitée pendant 3 jours nous a rattrapé, mais le spectacles de ces immenses moais valait tout de même la peine. Mais le clou de la journée a été la visite de la carrière du volcan Rano Ranaku dans laquelle étaient puisées les pierres utilisées pour la fabrication des moais. Encore un moment magique passé au milieu de ces dizaines de moais couchés, inclinés, ou simplement inachevés. On se serait cru à Pompéi, comme si toute la vie sur l’île s’était arrêtée d’un seul coup, et ces statues avaient été abandonnées, sans plus aucune utilité. La petite ascension du 3 ème volcan de l’île aurait été une formalité sans la boue qui en couvrait les pentes, néanmoins, ça en valait le coup, il y avait là-haut une belle lagune à découvrir dans le cratère et encore des moais...
Le matin de notre 5ème jour, nous croisons dans notre hôtel un couple de tour-du-mondiste français, troublant, nous trouvons un ami en commun, connu à Auckland dans les mêmes circonstances qu’eux...Patrick si tu nous entends, le monde est petit.